Sédimentation et Erosion littorale - Quaternaire
Chausey - Sud Manche

Grande Grève au Nord-Ouest de l’île
Cette vaste plage sableuse résulte de l’accumulation de sédiments à l’abri des courants, dans une anse encadrée par deux caps rocheux.
Le sable s’accumule surtout dans la partie haute de la plage où s’étagent les laisses de mer, alors que les graviers et galets occupent la partie basse de la plage (plus sombre sur la photo).

Rochers « Les Moines »
L’érosion façonne les caps et promontoires. Les rochers granitiques dégagés de leur arène sont exposés à l’action des vagues, du vent et des embruns.

« Les Moines » vus à marée basse
L’érosion sculpte les rochers à la faveur du réseau de diaclases qui découpe la granodiorite. Il peut en résulter des formes très pittoresques.

 

Sable grossier
Abondant dans le sable des plages de Chausey, le quartz gris vitreux provient de l’arènisation de la granodiorite de Chausey.
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Des graviers et des galets très variés recouvrent le substratum granodioritique gris bleu dans la partie basse des plages.

Les galets représentent un échantillonnage des roches de la région : on peut y reconnaître des roches magmatiques diverses, grenues et microgrenues, ainsi que des roches sédimentaires litées. Ces galets témoignent de l’érosion du substratum sur le littoral.
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Parmi les petits galets de la plage, on trouve des fragments de silex usés à cassure noire et cortex blanc. Ces silex proviennent probablement de la Craie, formation sédimentaire crétacée, présente sur le fond de la Manche centrale et exondée lors des glaciations.

La partie nord-ouest de la Grande-Ile est constituée par deux îlots granitiques reliés au corps principal de l’île par deux tombolos. Chaque tombolo est un cordon sableux qui s’est formé par accumulation du sable dans la zone abritée située entre l’îlot et l’île, là où se rencontrent les vagues résultant de la diffraction de la houle par l’îlot.
Vue aérienne prise vers le Nord
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Les deux tombolos de Grande-Ile
Un premier tombolo sépare la Grande Grève de l’anse de la Truelle.
Le deuxième tombolo rejoint l’îlot coté 14 m et se prolonge en direction du château par la longue plage de Port-Homard. Une ébauche de cordon sableux relie l’îlot coté 14 m à l’îlot de Grand Epail.
Vue aérienne prise vers le Nord
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Anse de la Truelle (entre l’ancien sémaphore et Les Blainvillais)
Des vases s’accumulent dans cette anse très abritée qui s’avance profondément vers l’intérieur de l’île.
Une végétation halophile caractéristique s’y développe et colonise les zones les plus hautes (schorre ou « pré-salé ») qui sont recouvertes régulièrement par la marée sauf lors des périodes de morte-eau ; elle forme un tapis vert clair qui contraste avec le vert plus foncé de la lande à l’intérieur des terres. Cette végétation participe à la sédimentation en favorisant la fixation des particules de vase.

Situation de la ligne de rivage dans la Manche au cours des derniers 15 000 ans (d’après Patrick Lesueur)
Figure (modifiée) extraite de « La Normandie », sous la direction d’Arnaud Guérin, éditions Delachaux Niestlé
Il y a 10 000 ans, à la fin de la dernière glaciation, les îles Chausey étaient encore accessibles à pied sec. En effet, le niveau de la mer était beaucoup plus bas qu’actuellement (- 40m), après avoir atteint un minimum de -130 m vers - 20 000 ans.
Après la dernière glaciation, la mer est remontée rapidement jusque vers 7 500 ans et Chausey est devenu alors un archipel. Depuis, la remontée du niveau marin se poursuit beaucoup plus lentement.

Situé dans la baie du Mont-Saint-Michel, l’archipel de Chausey présente un marnage exceptionnel de 14 m. Ainsi à marée basse, une multitude d’îlots et de rochers granitiques émergent du sable à marée basse. La surface découverte est alors évaluée à 5000 ha, contre 65 ha à marée haute.

Entre les îlots rocheux, de grandes étendues sableuses découvertes à marée basse exposent des figures sédimentaires, telles que rides d’oscillation, rides de courant, figures d’écoulement…
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La grande différence de hauteur entre la marée haute et la marée basse a nécessité la construction d’un appontement à plusieurs niveaux. Seuls les niveaux supérieurs et intermédiaires sont visibles sur cette photo.
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L’appontement disparaît presque complètement à marée haute lors des vives eaux.

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Chausey - Sud Manche