La Granodioite de Chausey dans le bâti
Les Iles Chausey (Manche)

L’utilisation de la granodiorite dans le bâti a commencé dès le XIe siècle avec la construction de l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Extraite sur le pourtour des îlots de l’archipel, donc facile à transporter par voie maritime, et de bonne qualité, son utilisation s’est poursuivie jusqu’au début du XXe siècle. Elle a servi, entre autres, à la construction des manoirs du Cotentin, des remparts, églises et maisons de Granville, d’ouvrages portuaires et défensifs, plus particulièrement au XIXe siècle, au pavage des trottoirs du Paris haussmannien, et plus récemment à la reconstruction de Saint-Malo.

Mur en granodiorite à l’entrée du fort de Chausey
La granodiorite de Chausey a été utilisée dans toutes les constructions locales. Sur les murs anciens, la surface de la granodiorite est souvent masquée par des lichens incrustants gris.

 

Le fort de Chausey (construit en 1847) est édifié sur la granidiorite qui a servi à sa construction.
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Les murs  du fort présentent des pierres grises ou brunes (libération d’oxyde de fer) selon le degré d’altération de la granodiorite.

Le phare de Chausey a été construit en granodiorite, probablement avec la pierre extraite de la petite carrière creusée un peu plus bas dans la falaise littorale.
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La cale de Grande-Ile est construite en granodiorite Recouverte par la mer à chaque marée, elle offre une très bonne résistance à l’assaut des vagues. Les joints résistent moins bien que les dalles.
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Chapelle de Grande Ile
Les moëllons et les pierres taillées des murs et des piliers présentent une variété de teintes du gris au brun rouille selon le degré d’altération de la granodiorite.
Mont-Saint-Michel
La construction de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, à partir du XIe siècle, a marqué le début de l’exploitation de la granodiorite de Chausey. Les blocs de granodiorite étaient facilement transportés par voie maritime depuis les îlots de l’archipel de Chausey transformés en carrières à ciel ouvert.
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Rempart sud-ouest du Mont-Saint-Michel
Sur la face sud-ouest du Mont, le soubassement de la caserne des Fanils et la tour Saint-Gabriel présentent un assemblage de gros blocs taillés de granodiorite. La teinte un peu rousse de certains blocs est liée à l’oxydation du fer contenu dans la biotite.
Tout comme le granite, la granodiorite ne se prête pas bien à la sculpture. Cependant, ici, la granodiorite a été façonnée en colonnettes supportant des arcs ouvragés. L’ensemble surmonte une frise plus finement sculptée.
Granville en vue aérienne
Les installations portuaires et de nombreux bâtiments (église, anciennes casernes, maisons) de la Haute Ville sont construits avec la granodiorite des îles Chausey toutes proches.
Vue prise vers le Sud
Granville vu depuis le bateau pour Chausey
La longue jetée qui ferme le port d’échouage ainsi que la jetée d’embarquement pour Chausey sont en granodiorite de Chausey. Le rempart de la Haute Ville, l’église Notre-Dame de Lihou et l’ancienne caserne sont aussi en granodiorite.
Appréciée pour ses qualités de résistance, la granodiorite a été exploitée au milieu du XIXe siècle pour construire des infrastructures portuaires comme Granville, Saint-Malo, Saint-Hellier (à Jersey), Dieppe, et même Londres.
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Saint-Malo en vue aérienne
La granodiorite de Chausey a servi à reconstruire la vieille ville entourée de ses remparts après les destructions de la dernière guerre. Les infrastructures du port sont aussi constituées de granodiorite.
Vue prise vers le Sud
Rempart et hôtel de ville de Saint-Malo reconstruits avec la granodiorite de Chausey
Les pieux fichés dans le sable forment une protection contre l'action érosive des vagues.
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La Granodioite de Chausey dans le bâti
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