Le processus d’altération de la granodiorite est le même que pour le granite, car les deux roches présentent une composition minéralogique et un assemblage de minéraux très proches.
Sous la surface, là où il y a contact permanent avec l’eau d’infiltration, le granodiorite s’altère et se transforme progressivement en arène. Sur le littoral, la mer évacue l’arène granitique et met à nu le granodiorite qui se trouve alors directement exposée à l’érosion.
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Granodiorite altérée (à gauche) : la surface est rugueuse et de couleur brune.
Granodiorite saine (à droite) : la surface est presque lisse, sans cristaux proéminents, et de couleur gris bleuté. Les cristaux sont fortement engrenés les uns dans les autres.
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Détail de la surface d’une granodiorite altérée (granodiorite "pourrie").
Les grains perdent leur cohérence après désagrégation des biotites par l’eau. Les minéraux plus résistants apparaissent en relief et le granite devient friable.
La teinte brune est due à la libération d’oxyde de fer au cours de l’altération de la biotite.
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Réseau de diaclases dans un ancien front de taille
La granodiorite est une roche massive très cohérente, mais elle est fracturée par de nombreuses diaclases qui représentent autant de voies de circulation pour l’eau d’infiltration responsable de son altération.
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Diaclases dans la granodiorite
Après avoir traversé le couvert végétal, l’eau pénètre dans les diaclases.
Au contact de l’eau, les biotites et certains feldspaths se désagrègent ; la granodiorite perd sa cohérence et se transforme en arène granitique. Cette dernière remplit les diaclases qui s’élargissent progressivement.
En progressant vers l’intérieur des blocs, l’altération aboutit à la formation d’écailles concentriques de granodiorite altérée autour d’une boule de granodiorite saine.
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Bloc de granodiorite altéré en périphérie.
La surface de cassure de ce bloc présente une bordure de teinte un peu rouille caractéristique de l’altération de la granodiorite. L’altération a débuté à la périphérie au contact de l’eau présente dans les diaclases, quand le bloc était entier et en place ; elle a progressé vers l’intérieur du bloc sur quelques centimètres d’épaisseur. Le processus est maintenant stoppé car les bordures du bloc ne sont plus en contact permanent avec l’eau.
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Granodiorite en boules
Après érosion, avec le départ du couvert végétal et de l’arène granitique issue de l’altération, il reste sur place des boules granodioritiques dont la surface se desquame en pelure d'oignon après altération périphérique de la granodiorite.
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Boules de granodiorite et débit en "pelure d'oignon"
Cet aspect a été acquis alors que ces blocs de granodiorite étaient en profondeur, délimités par des diaclases remplies d’eau, l’altération ayant progressé de la périphérie vers le centre.
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Rochers granodioritiques en équilibre isolés sur le platier rocheux
Ces blocs se sont retrouvés isolés par l’érosion, après déblaiement des blocs voisins et de l’arène granitique issue de l’altération.
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Rocher de l’éléphant, situé au NW de l’île
L’altération et l’érosion façonnent des rochers aux formes évocatrices. Ici on peut « voir », sous un certain angle, un éléphant avec sa trompe relevée. Cette masse de granodiorite, qui a résisté à l’altération, a été dégagée par l’érosion littorale. Un autre angle de vue permet de constater qu’elle est parcourue de larges diaclases verticales.
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Erosion actuelle des rochers granitiques :
La surface de certains rochers granitiques littoraux est creusée de cavités arrondies résultant d’une désagrégation de la roche sous l’action des embruns. Ces « taffoni » sont semblables à ceux qui se forment sous les climats désertiques.
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Taffoni dans un massif granitique du Hoggar (Algérie) |
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Figures d’érosion à la surface de la granodiorite
Ces rigoles ont été creusées en surface probablement par écoulement superficiel des eaux. Elles évoquent les lapiez creusés dans les calcaires.
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