Les biohermes à Hermelles, exemples de constructions récifales
Massif de Carolles (Sud-Manche)


La présence de biohermes (récifs) à hermelles est une particularité de la baie du Mont-Saint-Michel.
Le « banc d’hermelles » le plus imposant se situe dans la partie Sud-Ouest de la baie, en Bretagne ; un banc plus modeste se développe au Nord-Est de la baie, en Basse-Normandie, au pied des falaises de Champeaux ; on y accède facilement à marée basse, par la cale de Sol-Roc, à l’Ouest de Saint-Jean-le-Thomas.

Colonies d’hermelles
Les hermelles sont des vers tubicoles constructeurs vivant dans la zone de balancement des marées. Les petits récifs émergeant du sable ou recouvrant les rochers résultent de l’accolement de leurs tubes d’habitation.
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Le banc d’hermelles de la pointe de Champeaux
Au pied des falaises de Champeaux, les constructions des hermelles envahissent les rochers de la partie moyenne et inférieure de l’estran ; elles forment des tapis épais, ou mattes, à la surface ondulante, et pouvant atteindre une trentaine de centimètres d’épaisseur.
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Vue rapprochée d’une colonie d’hermelles
Les colonies sont constitués de tubes arénacés jointifs, serrés les uns contre les autres. Chaque tube est habité par un ver et la densité des individus peut atteindre 15000 par m2.
Fragment de récif brisé
Un ver s’échappe de son tube brisé. Dans chaque tube de la colonie vit un ver sédentaire qui se nourrit sur place, en filtrant l’eau de mer ; ce ver est une annélide polychète, Sabellaria alveolata.
Tubes en vue longitudinale et en section transversale
La paroi des tubes est formée par l’agglutination de grains de sable parmi lesquels figurent de nombreux débris plats de coquilles. Chaque tube d’habitation est cylindrique et tapissé par du mucus sur la face interne.

Détail d’une colonie vue de dessus
Les tubes arénacés se terminent par une petite collerette en forme d’entonnoir qui recueille l’eau de mer chargée de particules nutritives.

Structure interne d’un récif
Les tubes forment un ensemble à l’allure buissonnante ; en effet, au cours de leur croissance, les tubes changent d’orientation selon les conditions hydrodynamiques. Ils ont une longueur maximale de 30 cm mais ils peuvent se superposer les uns aux autres ; ainsi, dans des conditions favorables, les récifs peuvent atteindre une hauteur de 1,50 m.

Accumulation de sable
Le sable s’accumule dans les irrégularités de la surface et au pied des récifs. En retenant les sédiments fins apportés par les courants, les hermelles participent aux phénomènes de sédimentation dans la baie.
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Hermelles et sédimentation
Au pied des falaises, l’estran rocheux est en partie envahi par le sable et les récifs d’hermelles. Les constructions récifales favorisent l’ensablement en modifiant l’hydrodynamique des courants.
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Partie basse du banc d’hermelles à marée descendante, observée depuis l’estran et depuis la falaise
Installé en partie sur les vestiges pierreux d’anciennes pêcheries en forme de V, le banc d’hermelles de Champeaux est visible dans son intégralité seulement aux marées basses de vives eaux.
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Les biohermes à Hermelles, exemples de constructions récifales
Massif de Carolles (Sud-Manche)