Les Formations quaternaires continentales -  Weichsélien (Pléistocène supérieur) et Holocène
Cap Lévi (Manche)

Aux abords du phare du cap Lévi, la falaise présente des dépôts continentaux témoignant de l’évolution du climat et des variations du niveau marin (régression et transgression) après la période tempérée de l’Eemien (120 000 ans) : au Weichsélien (100 000 ans), le climat se refroidit et les glaciers recouvrent l’Europe du Nord (coulées de solifluxion, cryoturbation) ; la mer se retire en laissant de vastes étendues exondées soumises à la déflation éolienne (dépôt de lœss). A l’Holocène (12 000 ans), avec le réchauffement du climat, la mer revient et atteint son niveau actuel.

Dans la petite falaise au pied du phare, le granite arénisé supporte du lœss, de couleur jaune brun, d’âge weichsélien et des anciens sables dunaires, gris, d’âge holocène.
Le lœss correspond à une sédimentation continentale liée à un environnement périglaciaire et à un retrait de la mer. Les sables dunaires correspondent à un retour de la mer.
A survoler
Le lœss est un sédiment d’origine éolienne, sans stratification apparente. Les particules (limons) qui le composent proviennent du fond de la Manche alors exondé et balayé par le vent pendant le Weichselien.
Les fins cailloutis présents au sein du lœss se sont déposés par ruissellement lors de périodes humides et moins froides.
Dans le secteur du phare, la plage éemienne est absente. Entre le lœss et le granite arénisé, un mince dépôt de blocs anguleux hétérométriques correspond à une coulée de solifluxion formée en début de période froide (Weichselien). Un gros galet de la plage éemienne est remanié dans cette coulée.
A survoler

Pendant la période froide qui a suivi le dépôt de la plage éemienne, la cryoturbation a perturbé l’agencement des constituants de la plage et des gros blocs arrondis ont été redressés presque à la verticale. La cryoturbation est liée à une succession de phases de gel et dégel lors de la période de climat périglaciaire (Weichsélien).

Sables dunaires holocènes
Au sommet de la falaise, des sables dunaires anciens surmontent le lœss ; ils ont subi une pédogenèse et forment un sol de type podzol caractérisé par un horizon gris cendreux. Ces sables dunaires ont été déposés lors du retour de la mer à la fin de la période froide, à l’Holocène.
Cette colonne rocheuse isolée de la falaise par l’érosion expose de bas en haut : le granite sain surmonté par de l’arène granitique, le lœss weichsélien à passées de cailloutis de ruissellement et les sables gris holocènes.
A survoler
Ilot de Biéroc 
A 500 m au nord de la falaise du cap Lévi, un important site paléolithique est immergé à 20 m de profondeur au pied de l’îlot de Biéroc. Les silex taillés découverts attestent de l’occupation humaine du site, datée à 70 000 ans (stade isotopique 5a), soit pendant la première moitié de la dernière période froide (Weichsélien). A cette époque la zone était émergée, le niveau marin était au moins 20 m à 30m plus bas.

La majorité des silex taillés se rapporte à l’industrie levalloisienne. La matière première provenait probablement des affleurements de craie du Crétacé (Sénonien) du fond de la Manche, accessibles alors à la faveur de la baisse du niveau marin. Les occupants du site devaient être des Néanderthaliens (70 000 ans). Extrait de la table d’orientation du Vieux Fort

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