Néolithique - Page 2
La Brèche au Diable - Nord de Falaise

Mines de silex néolithiques : Première exploitation minière connue de ressources minérales à l'échelle industrielle

Les calcaires bathoniens (Jurassique) de la Campagne de Caen et de la Campagne de Falaise renferment des silex qui ont été utilisés au cours du Néolithique pour la fabrication d’outils et de haches polies.
Ces silex ont été exploités à grande échelle dans des mines souterraines constituées de puits et de cavités creusés dans les calcaires; ils étaient exportés dans des ateliers de taille. Le Mont Joly était au centre de cette activité minière dont l’apogée se situe vers 3500 ans avant notre ère.

Traces de cavités souterraines dans un champ à Bretteville-le-Rabet, à 6km au nord de la Brèche au Diable, entre Caen et Falaise.
Le champ vert apparaît criblé de taches claires : la différence de hauteur de pousse des cultures fait apparaître en contraste les anciens puits d’extraction (rebouchés). Plusieurs zones d’extraction de silex ont été identifiés dans les calcaires jurassiques aux alentours du site néolithique du Mont Joly. La vue aérienne révèle une forte densité de puits (20000 puits sur plusieurs dizaines d’hectares).
Vue aérienne (juin 2010)
A survoler

Puits d’exploitation près de Ri entre Falaise et Argentan (au Sud de la faille de Ronai)
Des mines souterraines semblables à celles de Bretteville-le-Rabet ont été mises à jour à l’occasion du chantier de fouilles de l’autoroute Falaise - Argentan. Elles sont creusées dans le Calcaire de Caen.

Puits d’extraction comblé
Lorsqu’un puits était abandonné, il était rebouché avec les débris de creusement de puits voisins et avec des résidus de taille produits sur place.

Chantier de fouilles archéologiques sur le tracé de l’autoroute Argentan – Falaise
Les taches sombres correspondent à des puits d’extraction. Certains d’entre eux ont été dégagés et fouillés, mais ils ne sont plus visibles depuis la mise en service de l’autoroute en 2010.
Vue aérienne (juin 2007)
Chambre souterraine d’exploitation
Le puits vertical s’élargit en une chambre souterraine d’où partent de courtes galeries d’exploitation.
A survoler
Résidus de taille de silex éparpillés à proximité des puits
Les outils utilisés dans l’exploitation minière, des pics en silex, étaient taillés sur place ; mais la majorité des silex extraits des mines étaient taillés et polis dans des ateliers extérieurs au site, comme au Mont Joly.
A survoler
Nucleus
Des enlèvements ont été effectués sur ce silex pour la production d’éclats.
Nodules de silex
Ces volumineuses boules de silex sont extraites des niveaux supérieurs du Calcaire de Caen. Elles peuvent éclater sous l’action du gel.
A survoler
Silex du Calcaire de Caen à cassure grise à noire et patine blanche.
Affleurement de Calcaire de Caen dans une ancienne carrière à ciel ouvert située à proximité du chantier de fouilles
Au voisinage de la surface, le calcaire présente un débit en plaquettes favorable au creusement des puits et l’exploitation des silex. En effet, soumis à la gélifraction lors de la dernière époque froide (climat périglaciaire), les calcaires se sont fracturés et ont acquis ce débit caractéristique.
Silex situés la base de l’affleurement
A gauche, quelques silex éclatés se sont détachés des bancs calcaires. A droite, ils sont encore en place. Ces silex sont semblables à ceux qui ont été exploités au Néolithique.
Extrait du panneau d’information (SDAC)
Sur le parking de la D261b au lieu-dit le Moulin, un panneau d’information présente l’archéologie, l’histoire, la végétation et la géologie du site du Mont Joly et de la Brèche au Diable. Sur cette carte, on  peut constater que vers 3500 avant notre ère, le site (Potigny sur la carte) appartenait à un vaste complexe d’extraction de silex et d’ateliers de polissage.

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