Pétrographie de la Dolérite
Passais-Domfrontais (Orne)

Les dolérites sont des roches filoniennes basiques, intermédiaires entre les basaltes et les gabbros. Elles sont issues de la cristallisation d’un magma basique lors de son ascension dans un réseau de fractures.
Selon l’épaisseur des filons et la vitesse de refroidissement qui en découle, elles présentent une texture intersertale - cas des dolérites à grain fin (taille des cristaux inférieure au millimètre) - ou une texture ophitique*, microgrenue - cas des dolérites à grain moyen.
Le filon de Barenton, relayé vers le Sud par le filon de la Haute Lande, puis par le filon de la Table au Diable, dont l’épaisseur moyenne est de 30m, présente une texture microgrenue en son cœur et une texture intersertale, plus fine, sur ses bordures.
L’analyse chimique des dolérites de ces filons indique une appartenance à la lignée tholéiitique.
*Texture ophitique : des cristaux de plagioclase automorphes sont inclus dans des grands cristaux de pyroxène

Les moellons des murs offrent de bonnes surfaces pour observer les minéraux qui composent la dolérite des filons voisins. Ils sont taillés le plus souvent dans de la dolérite vert sombre microgrenue. Cette dolérite présente une très grande résistance, tant qu’elle n’est pas altérée.
A survoler

Cette dolérite vert sombre, qui provient du filon de Barenton, présente un grain moyen. Lors de sa mise en place, le magma a refroidi assez lentement pour que la roche cristallise entièrement et pour que  les cristaux formés soient assez grands pour être visibles à l’œil nu ; ces conditions ont pu se réaliser au cœur du filon, suffisamment épais.

Les minéraux clairs, blanc gris à vert pâle, sont des plagioclases basiques automorphes (andésine et labrador) et les minéraux sombres sont des pyroxènes. La couleur verte de la roche est liée à la formation d’une auréole d’amphibole (hornblende verte) autour des pyroxènes (ouralitisation) ainsi qu’à la présence de chlorite et d’épidote. L’enchevêtrement des cristaux de feldspath et de pyroxène correspond à une texture ophitique ; cette dernière confère à la dolérite une résistance exceptionnelle.
 
 

Résultat de l'analyse chimique de dolérites du Bocage normand
L’échantillon B provient de l’extrémité méridionale du filon de la Table au Diable, au niveau de Saint-Siméon  (secteur SE de la feuille de Landivy).
La teneur relativement élevée en silice, plus proche de 50% que de 40%, place ces dolérites dans une lignée tholéiitique en contexte distensif.
Extrait de la notice de la carte géologique à 1/50000 – feuille de Landivy

Pétrographie de la Dolérite
Passais-Domfrontais (Orne)