Crétacé inférieur et Cénomanien
Géosite de la Carrière de Fresville (Manche)

Le Crétacé est peu représenté dans le Cotentin car les dépôts ont été le plus souvent érodés ; il subsiste cependant quelques témoins, en particulier dans la vallée du Merderet où se situe la carrière de Fresville.
Reposant sur une surface d’érosion qui tronque le sommet des alternances marno-calcaires jurassiques, les terrains crétacés sont représentés par des argiles continentales du Crétacé inférieur surmontées par les sables verts glauconieux de la formation des Grès verts du Cénomanien (début du Crétacé supérieur) dont l’âge est confirmé par présence d’orbitolines (foraminifères). Ces dépôts témoignent de l’émersion de la région au Crétacé inférieur et d’un retour de la mer au Crétacé supérieur (95 Ma).

Des terrains crétacés affleurent dans le secteur SE de la carrière, à la base de la petite butte qui surmonte les alternances marno-calcaires sinémuriennes du front de taille. L’affleurement est signalé par un panneau d’information.

Panneau d’information sur le Crétacé de la carrière de Fresville
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Au-dessus des dernières alternances marno-calcaires du Sinémurien (Jurassique inférieur) du front de taille, le Crétacé est représenté par des argiles et des sables, roches tendres et peu cohérentes partiellement recouvertes par la végétation herbacée. Cet affleurement n’est pas accessible avec une classe.
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Crétacé inférieur argileux continental
Reposant immédiatement au-dessus des alternances marno-calcaires sinémuriennes, des argiles gris-rosé (environ 2 m d’épaisseur) sont attribuées au Crétacé inférieur. Elles correspondent à un paléosol, formé en milieu continental. Ces argiles d’origine continentale témoignent d’une émersion de la région qui s’inscrit dans une phase d’émersion généralisée du Bassin parisien au Crétacé inférieur.

Détail des argiles du Crétacé inférieur
Ces argiles claires sont plastiques ; elles contiennent des concrétions carbonatées (témoignant d’une pédogenèse) et des taches charbonneuses.
Coupe dans le Crétacé de Fresville
Au-dessus des argiles claires du Crétacé inférieur, reposent des sables verts ferrugineux à glauconie appartenant à la formation des Grès verts à Orbitolines d’âge Cénomanien (Crétacé supérieur). La glauconie se présente sous forme de grains vert foncé formés par l’association de minéraux argileux à forte teneur en fer ; elle se forme en milieu marin. Sa présence dans les sables témoigne d’un retour de la mer (transgression) sur le Cotentin.
Des fragments de Cénomanien peuvent être observés à la faveur de petites loupes de glissement dans une coulée de solifluxion du versant herbeux (nord-est) de la butte.
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Fragments de coquilles lamelleuses d’exogyres (petites huîtres) et lumachelle provenant des couches de sables verts cénomaniens, remaniés par la solifluxion.
La présence de fossiles d’exogyres dans les sables verts confirme l’origine marine de ces derniers. La mer recouvrait donc à nouveau la région au Cénomanien.
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La craie glauconieuse à Hennequeville  (Cénomanien inférieur)
Alors que, au début du Cénomanien, les sables verts se déposaient près du rivage armoricain, des boues carbonatées à l’origine de la craie glauconieuse se déposent plus à l’Est (Hennequeville, Honfleur, Le Havre) dans la mer du Bassin de Paris. Ces dépôts marquent le début de la transgression marine du Crétacé, d’importance mondiale, liée à une montée des eaux généralisée.
Falaises du Pays de Caux (Etretat) 
La transgression crétacée s’amplifie au Cénomanien supérieur (Craie de Rouen), il y a 95 Ma, et la mer de la craie occupe tout le Bassin parisien et ses bordures jusqu’à la fin du Crétacé en déposant des boues carbonatées formées par accumulation des squelettes calcaires (coccolithes) du nannoplancton.
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Crétacé inférieur et Cénomanien
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