Site des Vaches Noires - Entre Houlgate et Villers-sur-mer
Morphologie des Falaises - Page 1 - Glissements

Au-dessus de l’épaisse série argileuse (Jurassique) des falaises des Vaches Noires, la corniche de craie cénomanienne (Crétacé) est affectée par de nombreux glissements. Ces derniers sont activés par la circulation d’eau dans la nappe phréatiqueabritée par la craie. L’eau de pluie pénètre dans la craie en élargissant les fissures ; elle ressort à la base de la craie en sapant le pied de la corniche, puis elle s’écoule sur le niveau imperméable sous-jacent (Glauconie de base - Crétacé). Imbibées d’eau, les argiles de ce niveau sont déstabilisées et mises en mouvement en entraînant les panneaux de craie écroulée.
Le même processus s’applique à la corniche de calcaires oxfordiens qui surmonte les marnes oxfordiennes.

Vue d'avion sur Houlgate, à l'extrémité ouest du site des Vaches Noires.
La partie basse de la ville est construite sur les Marnes de Dives (Callovien supérieur) et la partie haute, sur les Marnes de Villers (Oxfordien inférieur) qui forment le coteau. Les constructions du sommet du plateau, en arrière plan, sont bâties sur la craie cénomanienne.

Sur la bordure littorale du plateau du Pays d'Auge, l'action conjuguée des eaux de ruissellement et de la mer entretient une coupe naturelle où on distingue trois grands ensembles morphologiques :
- 1 - Au niveau de la plage, une "fausse terrasse", épais bourrelet argileux, résultant de la coalescence de coulées de boue, dont le front est en permanence sapé par l'action de la mer.
- 2 - Au milieu, la falaise argileuse grise (Oxfordien inférieur), d'environ 40 m de hauteur, entaillée de ravins parallèles entre eux, couronnée par une corniche calcaire (Oxfordien moyen). Des coulées de boue progressent dans les ravins.
- 3 - Au-dessus, un replat broussailleux, chaotique, plus ou moins large, formé par les sables glauconieux gorgés d'eau de la base du Crétacé. Il est dominé par la corniche crétacée formée par la craie cénomanienne et située en retrait vers l'intérieur des terres.
L'eau, qui émerge de cette zone instable, est responsable des glissements et de la formation des coulées de boue.

Vaste glissement : le panneau glissé qui avance sur la plage a laissé la place à une niche d'arrachement en forme de cirque, façonnée dans la craie cénomanienne.
Ce glissement est situé entre les deux chemins qui vont du plateau vers la plage, depuis Auberville et La Bruyère.
Vue aérienne prise en 1998
Image à survoler

Une dizaine d’années plus tard, la morphologie liée au glissement est masquée par la végétation, broussailleuse et envahissante. La couronne de la niche d’arrachement est cachée par les arbres. Sur la plage, le bourrelet frontal régresse avec le déblaiement des matériaux par la mer.
Vue aérienne prise en 2009

Les blocs rocheux dégagés par l’érosion marine s’étalent en forme de croissant en avant du bourrelet frontal du glissement.
Au-delà, en avant des falaises, des traînées de blocs indiquent l’emplacement de coulées issues d’anciens glissements. Elles témoignent du recul progressif des falaises.
Vue aérienne prise vers l’Est, en 2018
Front du glissement vu depuis la plage
L’érosion a fortement entaillé l’épais bourrelet frontal du glissement. Sur la plage, le cordon de rochers marque le front du glissement. Il est composé de gros blocs de craie cénomanienne issus de la niche d’arrachement et entièrement dégagés des argiles et autres matériaux de la loupe de glissement.
Vue prise vers l’Est, en 2022
Image à survoler
Le Chaos d'Auberville : La falaise cénomanienne est située en retrait, elle domine le Chaos d'Auberville, zone humide et mouvante, envahie par la végétation, formée par les sables glauconieux de l'Albien et la base du Cénomanien.
Accès au chaos d’Auberville : un sentier mène à la zone de glissements mais un panneau, daté de 2001, en interdit l’accès.
Vue prise en 2008
Image à survoler
Sommet de la niche d’arrachement d’un des nombreux glissements affectant la craie cénomanienne au sommet des falaises des Vaches Noires, à Auberville.
Image à survoler
Au sommet des falaises des Vaches Noires, à proximité de Villers-sur-Mer, un bâtiment construit sur la craie cénomanienne, est fortement menacé par les glissements qui provoquent le recul de l’arrière- falaise de craie. Au pied des falaises, d’anciennes coulées boueuses s’avancent sur la plage ; elles apportent des blocs de calcaires du sommet de la série oxfordienne (Oolithe de Trouville et Coral Rag) emballés dans les argiles des formations marneuses. Au premier plan, des blocs calcaires ont été dégagés par l’action des vagues.
Vue prise en 2022 à l’ouest de Villers-sur-Mer
Le sommet de la niche d’arrachement, bien visible sous le bâtiment, se poursuit  sur plusieurs dizaines de mètres à gauche du bâtiment.
Image à survoler
Détail de la niche d’arrachement
Le front de la niche d’arrachement passe sous le bâtiment qui se trouve actuellement légèrement sous-cavé.
Vue prise en février 2022
Les glissements et les coulées de boue rendent les falaises dangereuses, d’où l’interdiction d’accès.
Image à survoler

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