Site des Vaches Noires - Entre Houlgate et Villers-sur-mer
Morphologie des Falaises - Page 2 - Coulées de boue

Les coulées de boue tirent leur origine du ruissellement des eaux issues de la nappe phréatique de la craie (Crétacé).
Au sommet de la falaise, la craie, perméable et fissurée, abrite une nappe phréatique libre et perchée, limitée à la base par le niveau imperméable des sables glauconieux. Lors des périodes de pluie, l’eau s’infiltre dans la craie et alimente la nappe ; si les pluies sont abondantes, l’excédent d’eau ressort à la base de la falaise de craie ; elle s’écoule sur les sables glauconieux gorgés d’eau, puis sur la pente des falaises argileuses. Cette eau se mélange alors aux argiles de la série oxfordienne pour former des coulées boueuses qui progressent lentement (phénomène de solifluxion) vers la plage, en entraînant tous les matériaux rocheux issus de l’érosion des falaises.

Les coulées de boue érodent et déblaient à la façon des glaciers, ce qui confère à la falaise argileuse, une morphologie de badlands, avec des murailles presque verticales, des crêtes étroites, ruiniformes et des aiguilles.

Succession de ravins aux parois verticales, séparés par des crêtes étroites
Le profil en U des ravins évoque celui des vallées glaciaires. Les coulées de boue façonnent les ravins de la même façon que les glaciers, à une échelle différente. Les matériaux éboulés étant transportés par les coulées, ils ne s’accumulent pas au pied des versants qui ne s’empâtent pas et gardent ainsi leur profil vertical.
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Cheminée de fée au sommet d’une crête
La fracturation verticale favorise le façonnement de murailles verticales et la formation d’aiguilles et de cheminées de fée.

Succession de clochetons façonnés par l’érosion au sommet d’une paroi verticale
Les fragments d’un banc plus dur protègent localement le banc marneux sous-jacent plus tendre.
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Après une période pluvieuse, l’eau ruisselle à la surface d’une coulée de boue qui occupe un ravin élargi dont la forme évoque un cirque glaciaire.
Les eaux de ruissellement issues de la zone broussailleuse convergent au pied des reliefs ; elles se mélangent aux argiles et alimentent les coulées boueuses.
Ruissellement de l’eau au front d’une coulée de boue
Graviers et blocs rocheux variés sont enrobés pêle-mêle dans les argiles gorgées d’eau et lisses en surface.
Front d’une coulée de boue
Un bourrelet de boue s’étale sur la plage et les matériaux transportés sont encore enrobés dans l’argile. Des fentes de dessiccation se sont formées après une période sans pluie.
Des fossiles (Gryphea et Lopha) apparaissent à la surface de la coulée, en partie enchâssés dans l’argile.
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Front d’une coulée de boue érodée
Les coulées de boue transportent jusqu’à la plage argiles et blocs de toutes tailles provenant de l'érosion des falaises. Ici, un gros bloc de calcaire oxfordien est encore en partie enchâssé dans la coulée de boue. Les coulées de boue entraînent un échantillonnage de la série stratigraphique qui compose les falaises des Vaches Noires, de l'Oxfordien inférieur au Cénomanien.
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Galets d’argile provenant d’une coulée de boue récente
Au cours de l’érosion, la mer arrache des fragments de coulées constitués de blocs de petite taille enrobés dans l’argile. Ces fragments sont roulés par les vagues et façonnés comme des galets. La présence de fentes de dessiccation accélère leur désagrégation sur la plage.
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Gros blocs dégagés de leur gangue argileuse au front d’une coulée
La mer déblaie l’argile et laisse sur place tous les éléments rocheux. Les petits blocs sont roulés par les vagues et alimentent le cordon de galets. Les plus gros blocs restent sur place comme les blocs erratiques abandonnés par la fonte des glaciers.
Bloc de Craie glauconieuse à silex (Crétacé) abandonné sur la plage par une coulée boueuse
Certains blocs s’avancent assez loin dans la mer. Ils marquent la position d’anciens fronts de coulées, ou de glissements, et ils sont ainsi des témoins du recul de la falaise des Vaches Noires.
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Les coulées transportent aussi des éléments de démolition de blockhaus de la dernière guerre
Fausse terrasse
A la sortie des ravins qui entaillent les falaises, les coulées boueuses s’étalent, fusionnent ou se superposent. Il en résulte un bourrelet argileux en forme de banquette constituant une fausse terrasse. Lorsque les coulées de boue atteignent la plage, leur progression est stoppée par l’action érosive de la mer, d’où la limite presque rectiligne de cette fausse terrasse. On y observe à une autre échelle, les mêmes processus de ravinement que dans les falaises argileuses.
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